Salon d'Arles : hommage aux santonniers Pardi, de Henri à Fabienne
Publié le 26 Novembre 2011
Le Salon International des Santonniers d'Arles rend
hommage à la famille Pardi, de Henri à Fabienne
Une véritable fascination pour la crèche
Né à La Ciotat un 1er décembre 1921 Henri a eu des santons comme premier jouet !
Ceux de Chabert, un ami de son père. Des santons en terre crue qu’il martyrisait gentiment et qui l’apaisaient lors des petites ou grosses maladies enfantines telle que la coqueluche attrapée à un an et demie.
Et c’est peut être pour cela qu’il eut ensuite une véritable fascination pour la crèche ; il pouvait y passer des heures ce qui, tout à la fois, étonnait, émerveillait et inquiétait ses parents…
Et puis Henri devient maçon et se découvre une grande aptitude et passion pour la taille de pierre. Alors tout en continuant son dur métier il commence petit à petit à faire des santons et en 1951 installe un petit atelier à Auriol.
Sa première cliente :Simone Jouglas
Sa première cliente est aujourd’hui bien connue chez les santonniers : Simone Jouglas. Mais pas question de pouvoir vivre de cette autre passion, et d’ailleurs à cette époque santonnier n’est toujours pas vraiment un métier ; juste un complément de salaire.
En 1968 où il vient s’installer à La Ciotat
Il en sera ainsi jusqu’en 1968 où il vient s’installer à La Ciotat. C’est décidé il sera santonnier. Pour acheter le four, lui aime tant la pêche, vend son pointu, sa barquette comme il l’appelait.
En attendant d’avoir une production plus importante et surtout une clientèle il continue a être maçon à mi-temps et installe sur le port un banc de vente de coquillages.
Le chemin vers le métier de santonnier à plein temps va être encore long et difficile, Henri veut se perfectionner, apprendre des techniques plus élaborées ; les moules et les petits trucs. Il va voir des artisans qui commencent à avoir une réputation, et d’autres, mais personne ne veut l’aider.
Tant pis Henri Pardi est tenace, courageux, il se débrouillera tout seul. La clientèle se fait petit à petit.
En 1974 Henri Pardi devient le santonnier réputé de St Cyr
En 1974 il trouve un atelier à Saint Cyr près de la gare. Le santonnier Henri Pardi est maintenant bien installé et sa réputation est faite.
Il lui aura fallu plus de vingt ans pour en arriver là !
Sa fille Fabienne a déjà 5 ans, son terrain de jeu, c’est bien sûr l’atelier d’un papa bienveillant et amusé qui ne lui épargne pas l’argile. Fabienne esquisse des petits chats que les clients de son père lui achètent parfois.
Fabienne travaille à mitemps et fait des santons dans l'atelier familial
Plus tard après une formation d’aide soignante, tout en travaillant à mi temps, elle fait des santons et crée des stages et ateliers de découvertes du santon « pour les enfants de 7 à 77ans ». Soudain un accident l’immobilise et vient temporairement stopper ses ambitions. Après 3 ans elle retrouvera assez vite ses sources et les valeurs culturelles des traditions et des santons que son père lui a inculquées.
Fabienne prend officiellement la succession de son père, qui a alors 70 ans, en 1991
Fabienne prend officiellement la succession de son père, qui a alors 70 ans, en 1991
Travaillant d’abord avec les créations et les moules de son père, elle lance ensuite sa propre production en terre cuite 3 et 8 cm, 30 cm, pour les habillés. Sa première création a été une boulangère, la dernière Henri Salvador, à la demande de l’épouse de l’artiste.
Henri aimait créer les personnages de Pagnol
Henri, grand bouliste ayant remporté plusieurs concours, excellent pêcheur, avait pour autre passion le vélo qu’il pratiquait comme le reste assidûment. Il aimait créer ne serait ce que pour son propre plaisir les personnages de Pagnol qu’il admirait, avec une préférence très marquée pour Jules Auguste Muraire ; le merveilleux Raimu, et pour Brassens qu’il écoutait parfois en boucle, surtout « les copains d’abord ».
C’était un homme aimable, chaleureux, talentueux, et modeste comme tous les grands. Il est allé prendre sa place dans la grande crèche céleste au mois de mars 2011.
Fabienne dirige l'atelier, animée par le désir de la création
Fabienne, doit aujourd’hui encore travailler à mi temps dans les écoles, jeune femme de caractère, dynamique, pugnace, avec un désir de création, dans tous les domaines ; elle veut faire connaître et reconnaître le travail de l’argile aux jeunes générations. Bon sang ne saurait mentir.
à suivre...
Le 54ème SALON INTERNATIONAL DES SANTONNIERS D' ARLES
Clôitre St Trophime
ouvert tous les jours sauf 25 décembre et 1er janvier, de 10 h à 18 h.
Entrée : 3,50€ - réduit 2,60€ - gratuit moins de 18 ans